vendredi 21 octobre 2011

Danse traditionnelle : les pratiques actuelles

Le fest noz : appauvrissement ou enrichissement du répertoire dansé.
Ces manifestations, organisées le plus souvent les vendredis ou samedis soir, sont aujourd'hui bien connues. Des petites soirées pour initiés des années 60, on arrive au XXI è siècle à de grands événements pouvant réunir jusqu'à 7 000 personnes. Cependant, la population rencontrée n'est pas identique selon les festou noz. L' éventail des âges des danseurs est très large; les origines du public également. Entre la famille qui vient au fest noz annuel de la commune et les aficionados qui suivent les groupes têtes d'affiche, on peut observer tout un panel de danseurs. Une seule chose semble être commune à tous ces types de fest noz, c'est le répertoire.

Les danses pratiquées sont soit d'origine populaire de Bretagne ou bien proviennent du fonds du bal folk (cercle circassien, cochinchine, bourrée...). Le nombre de danses différentes lors de ces soirées tourne autour de la vingtaine mais il convient cependant de nuancer : entre un fest noz des montagnes finistériennes où l'on va entendre de la gavotte toute la soirée, et un fest noz dans la périphérie de Nantes ou de Rennes (et à fortiori en Touraine !!!), avec un plus grand nombre de danses (rondes, chaînes, quadrettes, danses en couple), la différence de répertoire reste importante.
Une vingtaine de danse, est-ce assez ou trop peu ? Y-a-t-il appauvrissement du répertoire dansé ? Pour pouvoir répondre à cette question, il faut prendre une référence. Mais laquelle ? S'il s'agit de comparer avec les festou noz des années 70, le répertoire était déjà à l'époque considéré comme faible. Si on compare avec les bals du dimanche après-midi, ces derniers ne comptent pas plus d'une trentaine de danses (et là, personne ne dit que c'est trop peu). Et si l'on compare avec la pratique de la danse dans la société traditionnelle en Bretagne, au début du Xxè siècle, le nombre de danses était limité en raison de l'aire géographique et de la pratique en communauté dans un groupe social bien défini.
On peut donc en conclure qu'il n'y a pas appauvrissement, mais qu'au contraire, il y a un enrichissement.
Néanmoins, il est vrai qu'un grand nombre de danses n'est jamais pratiqué en fest noz. Mais l'ont-elles été
un jour dans la pratique récréative populaire ?
Le référentiel devient alors le fest noz hypothétique, celui que l'on aimerait chacun bien voir, celui où
l'ensemble des danses traditionnelles de Bretagne seraient pratiquées. Mais ce référentiel ne sera
qu'unique, selon chaque danseur !!!!
(d'après l'article de Marc Clérivet sur les pratiques de la danse bretonne pour le plaisir – Musique
Bretonne 168 – sept/oct 2001)

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